Album Of The Week #7: ‘Tender Games’ by Kartell (2015)

Tender Games - EP (2015) by KartellTandis que l’été approche à pas de loup et que les terrasses des clubs parisiens se réchauffent, le label Roche Musique va encore et toujours de bon train. À peine rétablis que nous sommes du choc de leurs récentes releases (Chloe Martini, Cherokee,…) voilà qu’ils viennent de déposer, telle une fleur sur les pelouses printanières, rien de moins que le tout dernier EP du sieur Kartell.

Je crois qu’on ne présente plus le – de plus en plus – fameux Kartell (Thomas, pour les intimes): clubber invétéré, DJ de génie aux influences Nu Disco, House, Deep House et j’en passe… Il s’est fait un véritable nom lorsqu’il a présenté ses premières productions, faisant alors montre d’une patte bien à lui que nul ne pourrait imiter. Ajoutez à cela qu’il a co-fondé son propre label (celui sus-cité) et vous aurez un peu une idée de l’envergure du personnage.

Toujours est-il que depuis Janvier 2014, nous – les fous de Kartell vibe, cela s’entend – étions orphelins de productions originales: après un premier EP aux influences Deep & Hip-Hop (Riviera), ce dernier nous avait ébloui d’un Sapphire profond comme les océans, aux compositions riches et éclectiques. Le débarquement est, à nouveau aujourd’hui, imminent avec ce Tender Games des plus osés. Let’s drop it (like it’s hot).

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1. Aura (feat. J – Rican)

Tandis qu’une ambiance envoûtante s’implante, on commence déjà à reconnaître l’esprit du jeune producteur au travers de l’utilisation de certaines pulsations et autres bruits rythmiques, à la manière d’une marque de fabrique. Une voix se lève alors tandis que monte l’effervescence: celle de J-Rican. Une atmosphère quasi RNB se ressent alors tout au long de la track. Porté par une certaine finesse dans la composition et le placement des sonorités, Kartell signe un nouvel élan de fraîcheur dans sa carrière, saupoudrant le tout par des montées systématiquement avortées. Il en émane une aura à la nature difficile à dépeindre: le résultat en devient expérimental, comme suspendu. Voilà un jeu tendre mais osé…

2. Falling (Feat. Tom Bailey)

Ce sont les paroles  de Tom Bailey qui débutent cette nouvelle piste mystérieuse. Lorsque son timbre prend toute son ampleur, on constate alors une voix plus atypique, plus profonde que la précédente. Une guitare aux notes étouffées nous offre, par accoues, un aspect mélodique incroyable, jusqu’à nous arracher quelques frissons. Mais ce n’est que lorsque le piano se couple à elle, finalement rejoint par des vagues synthétiques et un carillon en fond sonore que le mot « tomber » prend tout sons sens. Seul regret: cette fin abrupte qui nous rappelle que le temps file bien trop vite. Sans doute la composition la plus riche et complète de l’EP. On en tombe à la renverse.

3. All I Have (feat. J – Rican)

Premier single de l’EP, dévoilé il y a maintenant plusieurs semaines, All I Have est une production encore plus inhabituelle au regard de ce que nous avait offert jusqu’ici le jeune Thomas. À la veine purement RNB, on retrouve avec joie la voix de la piste incipit; mais ici, c’est bien la basse funk et les notes de claviers rétros qui la rendent vraiment à part, faisant écho à un Fonk Delight encore très présent dans nos mémoires. Les vocalises de J-Rican ayant ouvert le bal, la chanson se déroule sans encombre, calme et sereine; peut-être même un peu trop.

Kartell par Laurene Berchoteau

Kartell par Laurene Berchoteau

4. All Night

Réjouissons-nous; car voici venir le véritable retour de cette Kartell vibe si chère à notre cœur. Un festival de House Music s’apprête à déferler dans vos oreilles. Et pour commencer, voici la production mystère dont Kartell nous avait donné un aperçu sur son compte Instagram & Facebook. Rien ne dénote et tout va pour le mieux. Pourtant, ce n’est qu’un premier aperçu de ce que vous réserve cette seconde partie d’EP. Du grand Kartell.

5. Attracted 

C’est définitivement finit: plus de featurings ou de vague RNB. À la manière d’une progression exponentielle et sans fin, House amène à Deep House, puis à de la musique faite pour les clubs grands-crus. Cette cinquième production, sélectionnée par Majestic, n’est autre que le second single ayant été dévoilé en amont de la sortie. Et quelle claque. Le beat  est décomposé en fin de morceau, comme Kartell a toujours aimé le faire, se décomposant jusqu’à sa substantifique moelle. Merci Monsieur.

6. Mood 

Que se passe-t-il lorsqu’on couple le génie des ambiances des premières tracks a l’esprit résolument House des dernières? On obtient la meilleure production de l’EP, une fin en beauté et dans les règles de l’art. Nous l’avions sélectionné pour l’ajouter à la chaîne mais elle fut bloquée par les services automatiques de YouTube. Du très grand Kartell.

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Entre expérimentations & retour aux sources, entre surpassement & bonnes vieilles recettes, on ressent ce Tender Games comme un petit délice qui ne saurait décevoir les attentes. Un belle prouesse dans la carrière dudit Kartell, dont on espère seulement qu’il continuera à nous servir sa meilleure House Music sans jamais bouder sa volonté créatrice de renouvellement.

Note globale: 4/5.

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Ben’

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